Le présent

Prèlevement des premiers échantillons des tourbières de Lokoloma, RDC. Crédit : Kevin McElvaney / Greenpeace

Comment fonctionnent-elles les tourbières aujourd’hui ?

Afin de mieux protéger et de bien gérer les tourbières, nous devons connaître la localisation précise de la tourbe, la quantité de carbone stockée par les tourbières et le rôle qu’elles jouent au sein de l’écosystème des forêts tropicales.

Nous pourrons cartographier la répartition de différents types de végétation en utilisant des satellites, mais comme cette méthode ne détectera pas la tourbe directement, des données sur le terrain seront essentielles.

Avec nos partenaires des deux Congo, à l’Université Marien Ngouabi, République du Congo et à l’Université de Kisangani, République démocratique du Congo, et à la Société pour la conservation de la vie sauvage (WCS), nous entreprendrons une série d’expéditions à travers la région entière afin de prélever des échantillons de tourbe et d’estimer son épaisseur et sa teneur en carbone.

Sous la direction de la Dr Greta Dargie de l’Université de Leeds, l’équipe mettra des semaines à voyager en bateau et à pied, se hasardant au cœur des tourbières, tout en évitant les crocodiles nains endémiques, pour cartographier la végétation marécageuse de la tourbe, mesurer l’épaisseur de la tourbe et renvoyer des échantillons de tourbe aux laboratoires du Royaume-Uni.

Nous déployerons également de la nouvelle technologie, sous la direction du Pr Ed Mitchard et du Dr Ian Davenport de l’Université d’Édimbourg, permettant de réaliser des vols d’un drone à travers les tourbières, afin d’obtenir des cartes topographiques détaillées.

En mettant ensemble ces informations et les données des satellites, nous pourrons ensuite produire de nouvelles cartes précises pour les tourbières.

Des données de la RDC n’ont pas figuré lors de la découverte initiale des tourbières, ce qui est d’une importance capitale parce que nous estimons qu’elle abrite deux-tiers de la superficie de tourbe et de la réserve de carbone de la zone. Avec Dr Corneille Ewango de l’Université de Kisangani, la nouvelle phase du projet nous permettra de vérifier cette hypothèse et mettre à disposition les premières cartes tirées de données des tourbières de la RDC.

Les tourbières jouent un rôle important non seulement dans la capture de carbone de l’atmosphère : ces zones humides libèrent de grandes quantités du gaz à effet de serre, le méthane, du fait qu’elles sont saturées en eau.

Sous la direction de la Dr Sofie Sjögersten et du Dr Jonay Jovani Sancho de l’Université de Nottingham, des données seront collectées et des analyses faites afin d’évaluer pour la première fois l’étendue des émissions sur le terrain.

Ces mesures seront complétées par des prélèvements intensifs d’un site bien étudié. Sous la direction du Pr Simon Lewis de l’Université de Leeds et du Dr Ifo Suspense Averti de l’Université Marien Ngouabi, Emmanuel Mampouya et Mackline Mbemba, doctorants à l’Université Marien Ngouabi suivront les échanges de carbone entre l’atmosphère, la végétation et la tourbe au cours de deux années. Les chercheurs mesureront chaque mois plusieurs paramètres qui permettent de caractériser le fonctionnenement de cet écosystème, y compris les litières fines en chute (feuilles, brindilles, écorces) et du bois mort vers la tourbe, et leurs taux de décomposition.

Finalement, afin d’obtenir des estimations de la réserve de carbone et des émissions de gaz à effet de serre à travers la région, toutes nos mesures de terrain feront l’objet d’un accroissement d’échelle en utilisant des satellites.

Sous la direction du Pr Ed Mitchard, de l’Université d’Édimbourg, cet aspect du projet établira l’importance et le rôle des tourbières dans le cycle mondial du carbone.

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