Le passé

Les tourbières près d’Impfondo, République du Congo. Crédit : Simon Lewis

Pourquoi les tourbières se sont-elles formées?

La datation radiocarbone de la tourbe – jusqu’à six mètres sous la surface – a révélé que les tourbières ont commencé à se former il y a près de 10.000 ans, après le retrait de la dernière glaciation, quand l’Afrique centrale est devenue plus chaude et plus humide. Il est probable que ces conditions ont contribué par la suite à l’accumulation de la tourbe.

En nous basant sur cette découverte initiale, nous prendrons des carottes de tourbe et en ferons l’analyse en utilisant toute une gamme d’indicateurs (proxies) à long terme de l’environnement. La tourbe fournit une archive unique, comme une capsule historique, elle contient des artefacts microscopiques que nous pourrons examiner afin d’éclairer le passé.

Sous la direction du Dr Ian Lawson et de la Dr Donna Hawthorne de l’Université de St Andrews, l’analyse reposera sur l’examen des anciens grains de pollen préservés dans la tourbe, permettant de reconstruire la couverture végétale du passé à l’échelle régionale. L’analyse de miniscules organismes unicellulaires (appelés thécamoebiens), extraits de la carotte de tourbe, peut fournir des indicateurs de l’humidité de la tourbière dans le passé. De plus l’isolement des fragments de charbon de bois de la colonne de tourbe nous donnera accès à des informations sur l’incidence et l’ampleur des feux dans le passé.

Prof Susan Page et Dr Arnoud Boom de l’Université de Leicester poursuivront des analyses supplémentaires des «indicateurs», telles que la composition chimique de la cire présente sur la surface de feuilles partiellement décomposées et préservées dans la tourbe. Ces indicateurs fournissent un bilan des changements des températures et des taux de précipitation au cours du temps, ce qui nous permettra de reconstruire le climat passé de la région.

Ces recherches nous permettront de comprendre la formation et l’évolution des tourbières au cours du temps, et de découvrir comment les changements de température et des taux de précipitation dans le passé ont affecté l’accumulation ou l’émission du carbone dans les tourbières. Nous pourrons également commencer à comprendre dans quelle mesure les tourbières resteraient stables face aux conditions climatiques actuelles et futures.

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